Le décor est planté
et leur second opus est prêt à nous faire hocher la tête à défaut de
nous la couper. 12 titres construits sous forme d'un manifeste, d'une
exhortation urgente à dire, crier, rêver. Au
cœur de Yas & The Lightmotiv, il y a les textes bruts de Yas, nom
étrange pour une seule poétesse, à elle seule leader d'un vrai commando
verbal de la rue, petit bout de femme pleine de tendresse et de
déchirures. Depuis ses 7 ans, elle écrit. Animée par l'écriture
automatique, elle crache ses mots pour noircir le papier de ses peurs.
Elle touche à tout, écoute ses sens, s'essaye à tous les arts et dans
toutes les langues pour pouvoir exprimer ce qu'elle a en elle.
A
ses côtés, les Lightmotiv éclairent ses mots, l'apaisent dans son
obscurité. Fidèles bidouilleurs géniaux et musiciens prêts à toutes les
orgies musicales pour envelopper ses vers, ils l'aident à porter ses
controverses pour leur donner plus d'impact.
Tous actifs dans des
milieux artistiques et domaines musicaux variés (théatre, radio, Dj,
peformances, slam, art de rue...), les membres de Yas & The
Lightmotiv se rencontrent et se nichent à Montreuil en septembre 2007.
Ils se reconnaissent
dans cette éclectisme musical mais aussi dans cette banlieue des
marges, des frontières créatrices et des frottements musicaux.
Depuis, Ils mènent une carrière singulière empruntant des chemins de traverse.
Fiers d'un premier album éponyme sorti en
autoproduction début 2010, ils créent leur label Holistique music avec
une ferveur de jeunes premiers; l'aventure devient complicité.
Ils s'aventurent
sans idée arrêtée sur l'orientation du projet, avec juste en tête
l'envie de créer un moment vrai de récréation musicale.
Des compositions
plus fluides naissent, construites autour d'improvisations, pour peu à
peu trouver leur recette, un astucieux mélange de poésie, de hip hop,
de rock et d'électro.
Le
tout, une production bien léchée, jonglant entre l'anglais et le
français, l'essentiel étant dans le dire. Dire que « ça souffre
dehors, ça souffle fort » mais aussi de colorer les murs sales de leur
poésie (dans « Pink ») dénoncer, crier, scander, réveiller les
consciences . De la condition de la femme (Tout Doux Baby) à
l'oppression sociale des médias (Les Moutons), les thèmes ne se veulent
pas engagés, mais chargés d’un message fort. Ce qui la fait souffrir ou
sourire, ce qui la touche, le but de yas c'est de réveiller les âmes,
de faire qu'elles soient un peu moins mortes….
Ensemble, ils
taillent un short à Appolinaire et saluent avec finesse leurs grands
frères des Beastie Boys . Pour ce grand écart maîtrisé, on se ressert
avec plaisir.